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Tout ça pour ça !

Alors que la presse nationale (et même internationale) annonçait que la Cathédrale de Rouen était en flammes, nous passions juste devant, et à part un peu de fumée noire qui se dégageait de la flèche, rien de très impressionnant.



Attention, nous ne disons pas que ce n’était pas grave, nous disons simplement que l’incendie de Notre-Dame a laissé des traces dans tous les esprits, et que désormais, le moindre incident devient un drame, laissant place à tous les délires.


Depuis quelques jours nous voyons d’ailleurs circuler une carte de France sur laquelle sont soi-disant représentées les églises victimes d’incendies ou détruites ces quatre dernières années, et tout le monde y croit.



Nous sommes bien placés pour savoir que cette carte, légendée ainsi, ne fait qu'ajouter de "l'huile sur le feu". De plus, elle date de 2018 et recense l'ensemble des actes de vandalisme enregistrés dans les édifices religieux catholiques et non pas le nombre d'églises détruites ou victimes d'incendies.

Alors oui, les incendies sont parfois dû à des actes de malveillance, comme ce fut le cas à la Cathédrale de Nantes, mais dans la majorité des cas, ce sont des problèmes électriques qui sont en cause, suite au manque d’entretient de nos pauvres églises.


Reste effectivement le problème de sécurisation des chantiers, car nous voyons de plus en plus de sinistres lors de travaux de restauration, et c'est sur ce point qu'il faut sans doute s'inquiéter.

Ce fut encore le cas hier à Rouen, puisque ce n’est pas l’édifice qui brûlait, mais la bâche de protection du chantier.

La seule vraie question est : comment cette bâche en théorie ignifugée a pu prendre feu ?

Car si elle n’avait pas été ignifugée, malgré l’arrivée rapide des pompiers, elle aurait été détruite dans son intégralité.



Nous ne sommes pas experts, alors nous attendrons les résultats de l’enquête, si bien évidemment ces résultats sont connus un jour, ce qui est rarement le cas.


Accident, acte de malveillance ? Peu importe, le principal c’est que l’édifice ne porte aucun stigmate de ce que les pompiers ont appelé en toute objectivité, "un début d’incendie".

Par mesure de sécurité, les œuvres qui auraient pu être endommagées par le ruissellement de l’eau utilisée pour circonscrire le départ de feu, ont été protégées, donc tout va bien.


Autre point positif, nous avons pu constater que nous avions toujours une ministre de la Culture, puisque Madame Rachida Dati a fait le déplacement à Rouen.

Peut-être qu’un léger départ de feu au Muséum d’Histoire Naturelle aurait permis qu’elle s’y intéresse également, et réponde à notre demande de mise en instance de classement d’urgence afin d’éviter son démantèlement, mais c’est un autre sujet.



En attendant, si les projets de démolition du patrimoine pouvaient susciter autant d’émoi que trois flammes sur une bâche plastique, cela changerait sans doute beaucoup de choses.

Mais les pelleteuses créent beaucoup moins de polémiques qu’un incendie, car elles ne permettent pas de donner libre cours aux délires complotistes de certains.

 

 

 

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