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Démantèlement du Muséum d’Histoire Naturelle : Rouen qui s’en va… encore une fois. 


 

Le Père Noël m’a fait un joli cadeau en m’offrant cet ouvrage, certes plus très frais, mais qui porte un titre tellement évocateur pour l’affaire qui nous occupe depuis quelques semaines.

C’est donc un grand bonheur de posséder ce livre, paraphé par son auteur, et dont il n’a été tiré que 125 exemplaires.

Le mien porte le numéro 7.

 


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Lorsque je suis allée visiter le Muséum d'Histoire Naturelle, il y a quelques semaines, j'ai pris en photo cette plaque de marbre fixée tout en haut de la première salle.

C'est en général le genre de détail que personne ne remarque, parce que rares sont ceux qui regardent en l'air comme j'ai l'habitude de le faire.

 


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"Principaux donateurs, Monsieur et Madame Jules Adeline".

 

J'ai tout de suite eu une pensée pour eux, qui avaient sans doute dépensé des fortunes pour que ce muséum voit le jour et que la Métropole est, à présent, sur le point de détruire.

En rentrant chez moi, j'ai voulu savoir qui était Jules Adeline. Son nom me paraissait familier, et pourtant, je ne le connaissais pas.

Et je suis tombée sur : Rouen qui s'en va.

 

Cet ouvrage édité en 1876, rassemble vingt eaux-fortes représentant de fragiles monuments Rouennais, dont personne ne semblait alors se soucier, parce que, tout comme aujourd'hui, l’on se souciait des grands, mais jamais des petits.

Le texte qui accompagne les eaux-fortes commence d'ailleurs ainsi :

 

"À côté des édifices auxquels on pourrait attribuer l'épithète d'officiels, près des monuments conservés avec sollicitude, consciencieusement restaurés et admirés de tous, il est de pauvres et modestes ruines que le temps rend chaque jour plus branlantes et plus noirâtres, dont les sculptures deviennent presque invisibles et auxquelles on daigne à peine en passant faire l’aumône d'un regard. Ici, une église où retentissaient jadis les chants sacrés. Aujourd'hui silencieuse et vide, elle laisse entrevoir, par de béantes ouvertures de sombres perspectives..."

 

 Si, en écrivant cela, il avait pensé que le Muséum serait en proie aux pelleteuses 150 ans plus tard, il ne l’aurait pas cru une seule seconde. Cet amoureux de sa ville natale, membre fondateur en 1886 des « Amis des Monuments Rouennais », doit se retourner dans sa tombe.

 

Mais on va me dire qu’il faut vivre avec son temps et que la mémoire d’un grand artiste du XIXe siècle n’a aucune valeur.

Pourtant, lorsque Jules Adeline faisait rayonner Rouen jusqu’à

Philadelphie où il obtint une médaille lors de la première Exposition Universelle organisée aux États-Unis en 1876, toutes les hautes instances Rouennaises devaient être fières.

 


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Cette année, les hautes instances Rouennaises imaginaient recevoir le titre de Capitale Européenne de la Culture, mais il n’en sera rien. Encore une fois, c’est « Rouen qui s’en va », sans doute punie d’avoir méprisé son patrimoine et son histoire, au profit d’un pseudo modernisme qui n’apporte rien. À croire que la culture du vide est devenue une mode dont on se passerait bien.

 

Certes, ces quelques lignes n’apportent pas grand-chose à notre action contre le démantèlement du Muséum, mais c’était une façon de rendre hommage à la mémoire d’un homme qui, lui, aimait profondément le riche patrimoine Rouennais.

 

Et si, vous aussi, vous êtes attachés au patrimoine Rouennais et, en particulier, à son Muséum d’Histoire Naturelle, n’oubliez pas de signer et de partager notre pétition :




 

 

Alexandra Sobczak-Romanski

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